Message de clôture du rassemblement « Au large avec Ignace », par Brigitte Jeanjean, de la Communauté de Vie Chrétienne (CVX) et le P. François Boëdec sj, Provincial des jésuites d’Europe Occidentale Francophone.
Compagnons et amis,
Alors que se termine notre rassemblement, laissez-nous vous dire quelques mots, au nom de cette famille ignatienne que nous constituons.
Si la fatigue commence à se faire sentir, c’est d’abord une joie qui nous habite. Une joie presque étonnée qui peu à peu occupe notre espace intérieur. Une joie bienfaisante.
La joie d’abord de l’avoir fait. Oui, nous l’avons fait, nous l’avons réussi ce rassemblement !
Il fallait y croire, il fallait oser une telle rencontre, à Marseille, et avec cette diversité si grande de notre famille. Il fallait du culot pour motiver sur un Rassemblement dont on ne savait même pas, il y a deux mois, s’il pourrait encore avoir lieu et dans quelles conditions. La Covid et l’incertitude sanitaire, les normes à respecter, le casse-tête des logements et de la restauration, les changements de lieux au gré des autorisations municipales, la pluie et le vent, j’en passe et des meilleurs…
Il fallait un peu de folie pour imaginer un Rassemblement qui circule et déambule, rencontrant tant d’acteurs de terrains et de signes de vie, qui ne craint pas d’avoir les pieds dans l’eau, qui sache accueillir enfants et familles, tous les âges mélangés comme dans une vraie famille qui se croise et se rencontre, de manière si naturelle, dans les rues et le métro, jusque dans les restaurants, et qui sache danser jusqu’à la 25ème heure. Oui, ce n’était pas gagné. Avouons qu’à certains moments ceux qui portaient l’organisation ont été bien secoués. Garder le cap ! Motiver ! On y arrivera ! Et quand de nouveaux problèmes apparaissaient, jusque dans les premières heures du Rassemblement, on a pu se dire que le Mauvais esprit n’avait vraiment pas envie que nous nous retrouvions…
Mais c’était sans compter sur notre détermination. C’était sans compter sur votre détermination et sur celle du Bon Esprit ! Nous y avons cru, vous y avez cru avec nous, vous qui êtes venus si nombreux, si différents, parfois de très loin. Et le diocèse de Marseille y a cru aussi, lui qui nous a ouvert ses paroisses et son cœur, et nous a fait découvrir et aimer cette ville. P. Jean-Marc Aveline, merci. Transmettez à tous notre grande gratitude pour cet accueil que nous n’oublierons pas.
Bien sûr, il y aurait beaucoup de personnes à remercier, et nous n’allons pas les citer tous, tellement ils sont nombreux. Que d’énergie, de patience, de disponibilité, d’attention, pour que ces trois jours se passent bien et permettre que l’esprit du Seigneur vienne nous rejoindre ! Alors, tout simplement, nous voudrions inviter tous ceux qui ont donné du temps, si petit soit-il, pour préparer et animer quelque chose pour ce rassemblement, dans un grand ou petit service, à se lever, simplement, pour que nous prenions conscience de tous ceux qui ont donné d’eux-mêmes afin que nous puissions vivre de belles choses durant ces jours. Oui, ils sont très nombreux, et nous pouvons prendre le temps de les applaudir. Parmi eux, je voudrais citer plus explicitement l’équipe de pilotage du Rassemblement, une équipe extraordinaire : Anne, Stanislas, Bernard, Olivier, Catherine que j’invite à nous rejoindre, sans oublier, Thierry, qui malheureusement ne peut pas être avec nous ce matin. Thierry en effet la nuit de samedi à dimanche a fait une chute, est tombé tête la première, et s’est bien abimé le visage, le nez particulièrement. Il se repose, mais nous lui disons à distance combien nous pensons à lui, lui qui a tant fait pour la réussite de ce rassemblement.
Alors, il va bientôt falloir vraiment repartir, et repartir au large. Les mêmes, mais différents. Dans ces temps compliqués et éprouvants que nous traversons tous en Eglise et dans notre société, c’était bon de nous retrouver. Pour nous parler, et prier ensemble, pour partager nos lassitudes et nos colères, pour accueillir des autres la force de continuer à croire, pour ne pas laisser de mauvaises peurs nous conseiller, et nous mettre résolument à penser l’avenir autrement.
Oui, la joie que nous ressentons ce matin n’a rien de naïve. Elle a gout d’espérance. Ces jours nourrissent notre espérance, nous donnent de l’énergie, et nous engagent. Et comment ne pas voir là, la marque de l’esprit du Seigneur qui redonne force et courage à son peuple.
Chers amis, la famille ignatienne, c’est quelque chose ! Elle est bien vivante. Prenons en soin. Soutenons-nous. Travaillons et inventons ensemble dans la diversité de nos charismes, de nos missions, de nos mouvements et congrégations. Non pas pour rester entre nous, mais pour être davantage encore au service des hommes et des femmes, au service d’une Eglise en sortie, une Eglise à laquelle nous aspirons, un lieu de vérité et de liberté, de justice et de paix… où tous nous pourrions y trouver une raison d’espérer encore.
Oui, il est temps d’aller de nouveau au large avec Ignace pour suivre le Christ dans nos lieux de vie. Et même s’il nous faudra certains jours encore affronter la pluie et les tempêtes, nous savons que la spiritualité ignatienne est une spiritualité pour tous les temps.
Avec Ignace, et on l’a encore vu hier soir, on n’est pas prêts de s’ennuyer ! Alors, compagnons et amis, ne doutons pas que Dieu ouvre toujours les portes de l’avenir ! Bon vent ! Et à bientôt ensemble pour de nouvelles aventures !