Anne-Laure, membre CVX revient sur la journée du Congrès de la Communauté de Vie Chrétienne, vécue le dimanche 31 octobre.
Gracias, merci Seigneur ! Merci pour l’équipe service de la communauté nationale, qui soutient la vie de notre Communauté de Vie Chrétienne en France depuis 2018 et qui a donné vie à ce Congrès ! Merci pour la présence des autres communautés nationales (Liban, Syrie, Allemagne, Belgique, Etats-Unis, etc.) et pour celle de huit des neuf membres de « l’ExCo » qui anime notre communauté mondiale et qui ont choisi la France et Amiens pour le congrès mondial en 2023 ! Merci de me rappeler combien la communauté de vie chrétienne est belle : belle de sa diversité, de sa confiance dans le monde, de sa réactivité dans des situations d’injustice, de sa foi, de l’enracinement ignatien. Une communauté qui a « un beau corps apostolique », comme dirait notre clown Olive !
Seigneur, sais-tu vraiment combien nous souffrons ? Le temps est grave : souffrance des migrants, cri de la terre, témoignage des victimes d’abus sexuels enfin écoutées par la Ciase. Je suis bouleversée et je pleure, Seigneur. Ces coups de canon parfois me terrassent, j’ai besoin de Ta grâce pour m’inviter à agir avec d’autres, pour discerner quelle part je peux prendre pour restaurer l’Eglise, les hommes et la terre. Pardon pour mes résistances, mes aveuglements. Aide-moi à reconnaitre ce qui m’empêche de me laisser transformer.
Gracias, merci pour Ta Parole, Seigneur, entendue ce matin lors de la liturgie de la Parole : « Tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apporter bonheur et fécondité ». « Je t’aime Seigneur ma force, je suis sauvé de tous mes ennemis » !
Gracias, merci Seigneur pour la parole de Cécile Renouard, sœur assomptionniste, fondatrice du « Campus de la transition » et pour son grand sourire ! Elle nous a ouvert six « portes d’entrée ». L’objectif : aider chacun à se poser de bonnes questions et à avancer pas à pas. Au seuil de ces portes, j’ai aimé réentendre le pape François nous dire que « le monde est plus qu’un problème à résoudre : il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange ».
1ère porte, « oikos » : comprendre et habiter notre maison commune, prendre conscience avec lucidité de la gravité de ce qui nous entoure et repérer nos complicités avec le mal structurel, avec l’injustice.
2ème porte, « éthos » : l’enjeu est de s’équiper de critères de discernement éthique pour voir quel est le type de personne et de société que nous voulons voir advenir ? Pour nous libérer du souci de la richesse, de l’honneur, de l’orgueil. Quel combat spirituel à vivre ensemble !
3ème porte, « nomos » (« loi » en grec) : il faut revoir les règles du jeu, revoir nos instruments de mesure, d’évaluation, les modèles qui pilotent nos politiques publiques.
4eme porte, « logos » (parole en grec) : il faut un récit, un langage qui nous aide. Merci les artistes, merci les poètes pour le « chant des fougères », pour l’apparition au milieu de nous de ce cheval dansant avec son cavalier, avec tant de vie, de beauté et de douceur !
5eme porte, « Praxis » (action en grec) : il nous faut agir collectivement à la hauteur des enjeux. Que cela me donne de dynamisme et d’espérance ! Merci Cécile de nous rappeler aussi le « rôle des minorités actives », le rôle des jeunes, en quête de sens et de cohérence, pour nous entraider et aller encore plus loin.
6ème porte, « Dynamis » : comment prendre soin de notre vie spirituelle, nous reconnecter à nous même, aux autres, à la nature, à cet Autre plus grand que nous ? Avec le Christ qui souffre, avec la joie pascale qui traverse cette souffrance, je peux oser me laisser rejoindre par la souffrance de la Création, de tant d’hommes et de femmes victimes. Merci Seigneur pour Ta Résurrection, qui nous relève !
Et pour demain, Seigneur, aide-moi, aide-nous ! Il est si difficile de discerner collectivement. Pourtant, nous pouvons partir de ces dilemmes que nous traversons, imaginer un horizon désirable, et dessiner les chemins collectifs qui nous permettent d’y mener. Aide-moi, aide nous Seigneur à oser à être davantage radicaux, c’est-à-dire à prendre le problème à la racine ! Nous ne sommes pas seuls, Tu nous précèdes et Tu portes le fardeau avec nous.
Une conclusion en chantant : « Venez du fond des temps, du bout du monde, cœurs transpercés par la soif et la faim, ouvrez la porte de la joie profonde : Dieu a mis son corps entre nos mains » !
